JUILLET À L’ORÉE DU TEMPS
Le week-end du 27 et 28 juillet, c’était À l’orée du temps : un week-end estival et bucolique sous le signe de l’expérience et de la transmission somatique et performative autour des stéréotypes de genre et de la relation aux absent·es et à la disparition.
// Samedi //
L’équipe des bénévoles nous a une fois de plus surpris avec un étonnant Goûter somatic imaginé en lien avec le travail de la compagnie Labsoma : une série de gestes, de matières et de textures entre la cuisine et la prairie, comme un rituel, sous l’ombrelle de ronces tressées par Christophe Le Blay.
La danseuse et chorégraphe Émeline Rabadeux nous a invité dans l’espace de travail de sa compagnie Labsoma où, pour leur première semaine de résidence sur le projet Archétypes XXY, avec Damien Rouxel, iels ont exploré l’impact des représentations genrées sur leurs corps et leurs constructions identitaires.
Iels y ont déployé leurs références picturales, artistiques, sociologiques, historiques, philosophiques sur chaque pan de mur de la salle. Un espace comme l’intérieur d’un corps où bat un cœur sonore en fond ; où des matières se répandent et/ou attendent de devenir des formes ; où les corps d’Émeline et de Damien cherchent les points de tension de l’articulation des injonctions sociales et de leurs tissus, peaux, muscles et organes propres ; où les corps des visiteur·euses ont été invité à se questionner sur leurs expériences et leurs imaginaires liés à la construction de genre.
// Dimanche //
Les bénévoles de la cantine ont déployé le brunch dans la prairie ensoleillée. Au moment du dessert, Manon Gloro et Bleuenn Pasco sont venues présenter le protocole de Plant a person, une performance de l’artiste Cristina Maldonado qui invite à éprouver la question de la disparition. Émues et convaincues par cette expérience à laquelle elles ont participé en 2022 en tant que « public », Manon et Bleuenn ont gardé contact avec l’artiste qui leur a transmis son projet et ouvert la porte à ce qu’elles expérimentent de nouveaux protocoles d’accompagnement.
Des personnes ont tenté l’aventure pendant qu’au chapiteau, un petit salon d’écoute était installé pour entendre la lettre où Bleuenn raconte à Cristina ce que lui a « fait » cette expérience. Un bel acte de partage et de transmission qui témoigne de ce que peut générer et déployer une expérience artistique entre une artiste et son public. Manon et Bleuenn activeront de nouveau la performance en septembre prochain dans le cadre du festival de la mort et des journées du patrimoine au Domaine de Tizé.
Célia Hervé, stagiaire du Laboratoire de médiation Expériences, nous a fait voyager dans les traces de Tizé : celles qui sont présentes et visibles dans les lieux ; celles qui demeurent dans les archives proches et lointaines ; mais aussi les traces absentes : celles qui flottent entre l’invisible et le visible, entre le tangible et l’intangible, entre le passé et le présent, comme les petits papiers accrochés aux branches des mobiles qu’elle a fabriqué et suspendu à la passerelle du manoir, et qui nous mettent en contact avec ce qui est absent mais reste tout de même dans un entre-deux mémoriel.
La journée s’est terminée langoureusement sous le soleil : transats, rivière, jeux de palets, jeu des 32 questions, tarot, guitare, canoë, conversations et herbes folles.
Merci à toustes les gourmand·es, les curieux·ses, les corps et leurs somas, les absent·es et les présent·es, et spéciale mention au soleil, notre astre adoré bien généreux ce dimanche !