Regarder autrement, Dihia Kissoum (2021)
Un petit tour à Tizé #2 – Dihia Kissoum
– La thématique sur laquelle vous avez travaillé lorsque vous étiez à Tizé ?
J’ai travaillé sur la thématique Regarder autrement. Cela m’a conduite vers plusieurs réflexions qui se sont reflétées dans mes visites. Notamment, L’entrée en matière où nous avons raconté l’histoire du lieu à travers plusieurs matériaux de construction présents sur le domaine, qu’on a reconstitué à la fin sur une table, après avoir été “cueillis” par le public dans différents endroits. Ces matériaux permettaient d’évoquer l’histoire de l’architecture du site et ses différentes évolutions.
Une autre expérience était liée aux souvenirs et à l’histoire du lieu à travers le regard de ses habitants, qui s’appuyait sur de petites interviews de personnes et de sons recueillis à Tizé. Une dernière médiation était construite sur les paroles des personnes qui visitaient le lieu, lors de leur première visite. Ils nous confiaient un mot qui décrivait le domaine à leurs yeux, ensuite nous mettions tous ces mots dans des flacons que les personnes des visites suivantes pouvaient lire, raconter un souvenir en rapport avec le mot et en ajouter de nouveaux.
– Les questionnements qui ont nourri votre réflexion sur le sujet ?
Il y a eu beaucoup de réflexions, le laboratoire porte bien son nom ! Que ce soit lors de l’élaboration des visites avec Adrien Lecoursonnais, des échanges avec les gens de l’équipe ou avec les personnes accueillies en résidence pendant mon stage. En terme de médiation culturelle, nous avons surtout réfléchi sur la manière de sortir de la médiation classique et sur la question du don : un souvenir pour que les personnes se rappellent de l’expérience et puissent avoir un support pour en parler. Ce dernier point me sert encore aujourd’hui puisque j’essaie de l’intégrer à chacune de mes visites. Le premier étant un peu plus difficile à mettre en place dans tous les cadres d’exercice de la médiation.
– Votre retour d’expérience en tant que stagiaire à Au bout du plongeoir : ce que vous avez appris ou déplacé dans votre pratique ?
J’ai appris beaucoup de choses très enrichissantes, au fil des discussions avec des personnes venant de milieux et de métiers très différents. J’ai notamment appris que la pratique des un.es et des autres pouvait vraiment être nourrie malgré ses différences, et même grâce à elles. On a toujours différents points de vue qui viennent s’ajouter et nourrir nos pratiques. J’ai aussi appris que la médiation culturelle pouvait devenir presque une pratique artistique, les visites comme des moments de théâtre où on incarne un personnage qui guide les personnes dans une visite dont nous avons écrit le scénario.
– Une anecdote sur une visite ou un moment passé à Tizé ?
Les pommes ! Ce n’est pas une anecdote de visite, mais j’ai été marquée par le travail d’un volontaire en service civique qui devait trouver différents moyens de cuisiner la pomme. ça a marqué tous nos échanges au déjeuner où nous avions le suspens de savoir quel type de pomme nous allions trouver ce jour-là !


